Potager du Roi
Potager du Roi
L'École nationale supérieure du paysage de Versailles-Marseille est l'héritière de la chaire d'architecture des jardins et des serres créée en 1874 à l'École d'horticulture de Versailles sur le site du Potager du Roi. L'ENSP a succédé en 1976 à la Section du paysage et de l'art des jardins créée à l'École nationale d'horticulture en 1945, ainsi qu'au Centre national d'études et de recherches du paysage de Trappes (1972-1978). Après le départ de l'Ecole nationale supérieure d'Horticulture à Angers en 1996, elle forme des paysagistes diplômés par le gouvernement (DPLG) et des concepteurs de jardins, dans le site du Potager du Roi de Versailles. En moyenne, 130 étudiants sont ainsi diplômés par an, dont 60 paysagistes DPLG. Le Potager du Roi, un jardin historique conjugué au présent, construit entre 1678 et 1683 par Jean-Baptiste La Quintinie, à la demande de Louis XIV, sur un terrain marécageux de neuf hectares, est aujourd'hui un exemple accompli de l'art du jardin français. Comme à sa création, le jardin est structuré autour d'une partie centrale, le Grand carré. Celui-ci est divisé en seize "carrés" entourés de poiriers palissés en contre-espalier. Une douzaine de jardins sont répartis autour du Grand carré. Ils abritent des arbres fruitiers, essentiellement des poiriers et des pommiers. La mission confiée à Jean-Baptiste La Quintinie est toujours d’actualité : nourrir et innover. Nourrir en proposant des fruits et des légumes de grande qualité. Innover notamment en s’interrogeant sur les pratiques actuelles de l’agriculture. Classé monument historique en 1926, le Potager du Roi se visite depuis 1991. Chaque année, trente-cinq à quarante mille personnes parcourent ses allées. Versaillais et visiteurs peuvent acheter les fruits et les légumes produits au Potager du Roi, ainsi que des jus de fruits, les publications de l'ENSP et une sélection de livres autour du jardinage et des plantes. Des manifestations culturelles rythment l'année au jardin. Danse, expositions d'artistes, théâtre investissent régulièrement le Potager du Roi.
Structure du site
La connaissance du site et de son évolution est connue par tous les acteurs qui tout en modernisant un peu les pratiques tendent à garder le tracé originel du jardin. Le site a beaucoup changé ces dernières années en terme de visuel avec notamment l’arrêt des pesticides et les difficultés de désherbage les premières années au vue du caractère du site. Les jardiniers du site réussissent maintenant à contenir l'herbe dans certaines zones "sensibles" et à la faire accepter dans d'autres.
Le site présente des zones tondues, fauchées et pâturées.
Le site est depuis de nombreuses années entretenu sans pesticides de synthèse, la production du potager a obtenu le label AB depuis une année.
Sol
Les jardiniers connaissent l'impact de leur actions sur le sol et sa vie et essayent par de nombreuses pratiques (utilisation de la grelinette, mise en place d’engrais verts ...) de minimiser l'impact sur celui ci.
Quelques tests sur la vie du sol (comptage vers de terre) ont été effectués.
Le paillage est présent sur la plupart des cultures, arbustes et des fruitiers.
Il y a eu une réduction de certaines zones gravillonnées et l'enherbement de ces dernières.
Afin de réduire le micro climat induit par la présence des nombreux murs, ils sont en grande partie végétalisé ou en cours de végétalisation (fruitiers, plantes potagères, grimpantes...)
Eau
Des sondes tensiométriques ont été installées sur des arbres fruitiers.
Les apports d’eau sont ajustés en fonction de la pluviométrie, la Responsable des cultures relevant tous les matins le pluviomètre. Le Potager est par ailleurs équipé d’une station météo reliée à la plateforme Sencrop à laquelle les responsables jardiniers ont accès.
Les cultures maraichères sont arrosées principalement en goute à goute et micro aspersion, cela réalisé pendant les heures de moindre évaporation (5h - 8h).
Le bassin du site est en circuit fermé et sa fontaine est coupée la nuit mais également lors de forts vents.
Faune / Flore
Différents inventaires ont été menés sur le site comme les inventaires oiseaux (2020-2021-2022) ou bien les inventaires sur la flore sauvage du site qui a donné lieu à un site internet.
Dans la partie maraichage, il y a une forte diversité des espèces produites (plus de 350 variétés), elles sont vendues tel quelles ou bien transformées localement. Les jardiniers du site proposent des fleurs locales coupées (afin notamment de sensibiliser à la saisonnalité) produites en extérieur dans le site.
Des petits bassins sont mis en place sur le site même dans la zone de maraichage.
De nombreuses actions sont mises en place concernant les parasites des fruitiers et plants potagers : piégeage multiples, nématodes spécifiques, utilisation de bacilles... Les jardiniers sont conscients des limites et risques de ces actions et agissent de façon très raisonnée.
Dans les serres, la quasi majorité des plants sont en pleine terre et seule une partie est chauffée.
Il y a peu d'exportation de déchets végétaux, la plupart sont réutilisés. Un compost est réalisé sur la plateforme technique du site.
Matériaux & mobiliers / Matériels & engins
Il y a une forte politique d'achats durables et de traçabilité notamment pour les mobiliers, produits d'entretien (utilisations d'huile de lin).
L'éclairage du site, qui reste ouvert pour les étudiants, se fait via détecteur de mouvement seulement au niveau des bâtiments. Pour le reste du site, il n'y a pas d'éclairage.
Formations
Les différents acteurs du site ont de nombreuses connaissances dans de nombreux domaines. Les échanges formel et informel entre tous les acteurs permettent à tous d'aller vers de meilleures pratiques.
Public
Le site accueille tout type de public et permet de montrer sur certains espaces un potager laissant plus de place à la diversité.
Des bénévoles aident à l'entretien du potager.
Il y a des ateliers pour le public extérieur (stagiaires, écoles...) sur diverses thématiques.
Lors de certains exercices, les étudiants investissent l’ensemble du Potager (L’Observatoire botanique et jardinier, l’atelier de projet Un jardin extraordinaire, les TD de relevés topographiques, les ateliers d’art, etc.).
