PARC DU SARRAT

La propriété du Sarrat est composée d'un jardin régulier 'à la française' entouré comme d'un écrin par un jardin paysager dans lequel se déroulent canaux et sentiers, scènes végétales ou bassins. Une allée de gravier conduit à la maison après un passage par les ruines conservées de la métairie d'origine et par un virage longeant une grande pelouse en bordure de laquelle les feuillages de formes et de couleurs variées s'entremêlent dans un tableau vivant toujours renouvelé. L'intérieur du virage est occupé par un 'théatre de verdure' trapézoïdal qui mettait en valeur un chêne pluri-centenaire, chêne disparu et remplacé du temps de René Guichemerre. Des alignements de platanes s'élancent haut dans le ciel et accompagnent le visiteur vers la maison. Celle-ci, inspirée du style naturel californien du début du XX° siècle, constitue la limite supérieure du jardin classique. Frank Lloyd Wright, Richard Neutra, Philip Johnson sont autant d'inspirateurs pour cette construction. S'étalant en longueur, elle tourne résolument le dos à l'extérieur pour s'ouvrir sur le parc par la transparence de ses façades. L'axe principal débute par le plan du site, oeuvre de René Guichemerre, tracé à l'encre de chine sur une pierre calcaire. Le jardin régulier vient buter sur un plan d'eau entouré d'une triple rangée de Magnolias. La fontaine du plan d'eau reprend le motif du cercle que l'on retrouve partout dans le jardin au gré des circulations. Un double alignement de Cèdres bleus constitue un rideau coloré en bout de pelouse en arrivant sur le plan d'eau. Les canaux qui se distribuent en partie basse du parc apportent la vie dans le sous-bois humide. Dans l'axe du plan d'eau, une chambre entourée de hêtres majestueux contient une table basse en pierre qui permet la contemplation. Un jardin potager en carrés limités par des banquettes de fusain se découvre dans l'angle sud-ouest de la propriété. Les légumes cultivés sont des variétés anciennes, prétextes à la promotion des formes, couleurs et goûts variés, aussi bien que des techniques de culture biologiques, lors des visites. Le maintien des structures fortes du parc est une priorité et le remplacement à l'identique des alignements détruits par les tempêtes est systématique. Des vestiges lapidaires variés sont disséminés au long des cheminements. Le Japon est également partout présent en filigrane dans les constructions ou les espèces végétales. Le Sarrat est un jardin d'ambiance qui fait voyager le visiteur dans un monde qui ne se trouve nulle part ailleurs.

Le Parc du Sarrat, autrefois extérieur au milieu urbain, se retrouve aujourd'hui au coeur d'un quartier à vocations multiples. Maisons avec jardins, ensemble d'immeubles HLM, usine d'extraction de sel gemme, entreprises, installations sportives, complexe aquatique en construction, établissements scolaires...les activités humaines diverses répondent à la biodiversité de l'intérieur de l'enceinte du parc. Longeant le parc au sud, une ancienne réserve de voirie abrite des jardins solidaires réalisés par la municipalité. C'est un lieu de passage fréquent pour les scolaires des alentours entre écoles et structures sportives. Sur les trottoirs bordant le parc, les plantes sauvages de la rue sont mises en évidence dans un souci de promotion de la biodiversité en milieu urbain. Des opérations 'de bon voisinage' sont régulièrement menées comme la chasse aux oeufs annuelle pour les enfants du quartier, toujours dans le respect des particularités du site.

Une équipe de 4 agents est dédiée au Parc du Sarrat. Ces agents assurent l'entretien, les réfections, les animations, les expositions (conception et réalisation), les visites guidées...Un enveloppe budgétaire de fonctionnement est affectée au parc.

L'axe principal de l'activité est le maintien du patrimoine légué par le donateur. La conservation et le développement de la biodiversité sont également prioritaires. La transmission et la diffusion du savoir constituent le troisième axe majeur. Toute opération menée dans le parc est soumise à ces lignes directrices. Les jardiniers du site sont formés dans ce sens. Le parc du Sarrat a été le premier site de la ville à bannir les produits phytosanitaires pour son fonctionnement et se veut un exemple pour les autres secteurs de la Ville et la population.