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Situé au nord du domaine national de Versailles, dans les Yvelines, l’arboretum de Versailles-Chèvreloup est un vaste espace naturel et paysager abritant une exceptionnelle collection d’arbres et de plantes sous serres.
Historique
L’histoire du domaine de Chèvreloup s’inscrit dans celle du parc et du château de Versailles. À la fin du xvııe siècle, sous Louis XIV, le hameau et ses terres sont inclus dans le parc pour étendre les parcours de chasse et dévier les eaux qui y coulent afin d’alimenter les bassins du palais. Après avoir été vendu à des propriétaires privés, racheté par Napoléon, attribué à l’Institut national agronomique, le domaine est finalement affecté au Muséum national d’histoire naturelle en 1922.
Le MNHN entreprend alors un ambitieux projet, la conception du « plus grand parc botanique du monde », appelé « jardin de Jussieu ».
Durant la Seconde Guerre mondiale, 2 000 parcelles sont attribuées aux habitants de Versailles, qui meurent de faim. Des animaux herbivores du parc zoologique de Paris y sont installés vers 1945, devant la difficulté d’alimentation en foin. De nombreuses plantations sont perdues. S’ensuit une période difficile durant laquelle les activités au jardin de Jussieu sont quasi suspendues.
Dans les années 1960, le MNHN relance le développement du domaine : le projet initial, non abouti, est remplacé par un projet d’arboretum scientifique, renommé arboretum de Chèvreloup. Des serres horticoles sont installées en 1969 pour produire des plantes destinées aux massifs du Jardin des Plantes.
En 1979, un pavillon d’accueil est construit et 50 ha du domaine sont ouverts au public. De nouvelles serres sont construites en 1985 pour abriter les collections tropicales, à l’étroit au Jardin des Plantes.
En 2018, l’ensemble du domaine est ouvert à la visite, sauf les serres, qui ne sont ouvertes qu’occasionnellement, et le site est renommé arboretum de Versailles-Chèvreloup.
Collections
L’arboretum de Versailles-Chèvreloup regroupe d’importantes collections végétales vivantes. Plus de 10 000 arbres et arbustes, représentant plus de 2 500 espèces et variétés, y sont rassemblés, ce qui constitue la plus riche collection d’arbres en Europe continentale. Il abrite aussi 6 000 m2 de serres et de tunnels qui renferment près de 8 000 plantes (représentant plus de 5 000 espèces tropicales et méditerranéennes) pour la conservation et la recherche.
Parcours de visite
Trois zones se distinguent à l’arboretum : la zone géographique, qui est la zone la plus étendue et qui regroupe les arbres par régions du monde ; la zone systématique, qui rassemble les arbres par affinités botaniques ; enfin, la zone horticole, avec des variétés sélectionnées par l’Homme. Deux parcours fléchés existent, avec des points d’informations tout du long. Le parcours « Île-de-France » permet de découvrir les principales essences d’arbres et d’arbustes de notre région ; le parcours « Découverte des arbres du monde » propose trois circuits plus ou moins longs. Un parcours de randonnée de 10 km permet de parcourir l’ensemble du site. Deux médiateurs sont affectés au développement des activités pédagogiques orientées vers la connaissance des arbres et de leurs usages, ainsi que la découverte de la biodiversité. Les possibilités de diffusion des connaissances sur les thématiques autour de la faune, de la flore et des champignons sont multiples, sachant que le site bénéficie d’un bâtiment d’accueil pour les adultes et les scolaires et d’un riche patrimoine naturel pour lequel a été adoptée une gestion différenciée à des fins de préservation de la biodiversité.
Labellisé «Jardin remarquable» par le ministère de la Culture depuis 2018
Mis en place en 2004, le label Jardin remarquable distingue des jardins et des parcs présentant un intérêt culturel, esthétique, historique ou botanique, qu’ils soient publics ou privés. Ce label de qualité est attribué par le ministère de la Culture pour une durée de cinq ans renouvelable.
Surface globale : 205 ha
Surface ouverte au public : 190 ha
Surface des expositions temporaires : 107 m2
Services : pavillon d’accueil avec boutique, aire de pique-nique
https://www.arboretumdeversailleschevreloup.fr
Structure du site
La gestion différenciée est appliquée sur le site, avec la mise en place de 4 codes de gestion, "réserve biologique", "naturel", "rustique" (majoritaire), "jardiné. Une cartographie y est associée, mais le zonage n’est pas figé et peu évoluer avec le temps en fonction des problématiques rencontrées. Presqu’aucun désherbage n’est mis en place sur le site sauf en cas de nécessité, dans des massifs préalablement paillés.
Les objectifs paysagers sont identifiés et cartographiées, la valeur patrimoniale du site implique plusieurs règles et limite la portée des modifications possibles. Certains points sont importants, par exemple, la mise en valeur paysagère de certaines perspectives ou le masquage de certains espaces.
Le patrimoine bâti est intégré dans la réflexion, le pavillon d'accueil a fait l’objet d’une rénovation énergétique en 2022, la station de pompage, proximité immédiate de l’étang est végétalisée à l’aide de vigne-vierge afin de masquer le bâtiment.
Sol
La qualité des sols est une thématique traitée dans son ensemble, l’état des sols est bien connu, des analyses agropédologiques (physico-chimique et microbiologique) ayant été menées par Sol&Co en 2023, les point de prélèvements ont été placés et retenus en fonction des problématiques et questionnements rencontrés.
Les zones de sol à nu sont proscrites et systématiquement recouvertes, principalement avec du paillage issu des déchets verts du site.
La problématique principale lié aux sols rencontrée est liée au décaissement passé pour la création de l’étang, et au dépôt de la terre extraite aux abords de l’étang, dont le caractère très argileux entraîne une stagnation d'eau par endroit et n’est pas idéal pour le développement la collection d’arbres (cerisiers) dont hérite le Muséum.
Le sol n’est pas enrichi d’éléments minéraux, les seuls apports sont de type matière organique et issus des déchets verts du site.
Pas de désherbage sur la plupart du site (désherbage manuel lorsque nécessaire, ou mécanique (accueil).
Eau
L’arrosage sur le site est limité, seuls les arbres sont arrosés lorsque c’est nécessaire et surtout après les plantations. Un arrosage ponctuel est également mis en œuvre dans les zones jardinées de l’accueil, et pour les plantations de rhododendrons.
Le système d’arrosage est adapté au site, avec un arrosage majoritairement effectué avec une citerne pour les arbres au vu de la très grande surface à entretenir, un système d’arrosage est en place dans les zones jardinées très minoritaires.
Les bouches d’eau sont cartographiées.
La consommation d’eau pour l’arrosage est suivie à l'échelle du MNHN et du site. Le suivi des consommations (et des précipitations) est effectué, mais pas de différenciation par source pour l'instant, bien que prévu.
Un diagnostic complet a été effectué sur l'état du système d'arrosage en 2023 (fonctionnement et préconisation sur les besoins d'adaptation)
Les rhododendrons sont groupés, les quantités nécessaires sont connues et évaluées pour limiter la quantité d’eau apportée. Aucune programmation n’est en place, l’arrosage a lieu en fonction des conditions météorologiques, selon l’expertise des jardiniers.
Le paillage est systématique au pied des plantations.
La plupart de l’eau utilisée est issue de l’étang (citerne), qui récupère les eaux de pluies, mais l’eau potable est également utilisée lorsque les quantités disponibles manquent.
Faune / Flore
La faune et la flore sont très suivies, bien qu’aucun inventaire initial à proprement parlé n’ai été conduit. Des suivis sont effectués très régulièrement, au gré des recherches des chercheurs du Muséum. A titre d’exemple, un comptage de la macrofaune au drone thermique est effectué, ou encore un suivi des prairies.
Certaines zones sont consacrées aux espèces arborées d’île de France, par définition, on retrouve beaucoup d'arbres exotiques mais l’abondance d’espèces spontanées confère au site une typologie d’espace naturel francilien.
Les espèces plantées sont d’origine naturelle ou d’origine certifiée comme le veut la charte des JBF (jardins botaniques de France) inscrits dans le réseau BGCI (Botanical gardens conservation international). Les graines sont prélevées dans le milieu naturel, le point géographique de prélèvement est connu pour chaque individu.
Le désherbage n’est pas pratiqué, lorsqu’il est nécessaire dans les zones jardinées, il est fait manuellement ou mécaniquement.
Les arbres sont traités en port libre au maximum (quelques tailles sécuritaires rares).
On retrouve quelques collections d’arbres fruitiers d’ornement mais la gestion est semblable aux autres arbres, qui ne remplissent aucun objectif de production.
La gestion du végétal est très majoritairement extensive, la plupart des zones sont classées en code « naturel » ou « rustique », qui impliquent respectivement de laisser la végétation se développer sans interventions majeures, et une gestion en fauche tardive annuelle.
Les feuilles ne sont pas ramassées, la matière organique retourne au sol.
De nombreux arbres morts sont conservés en chandelle, les souches et troncs sont parfois recyclés en mobilier.
L’étang ne fait l’objet d’aucune gestion particulière.
Les auxiliaires de gestion ne sont pas utilisés, car les arbres touchés par d’éventuels parasites sont éparpillés sur le site.
L’aspect du site très naturel favorise intrinsèquement la présence des prédateurs de ravageurs (ex : Nombreux habitats pour les mésanges, qui permettent de réguler une partie des processionnaires du pin qui posent problème sur le site)
La production de déchets verts est estimée, mais aucun déchet ne sortant du site, l’intérêt de suivre cette valeur de manière précise est limité.
Les seuls déchets verts exportés sont issus de la fauche, réalisée par convention par un agriculteur voisin, utilisant les résidus pour la production de foin.
Matériaux & mobiliers / Matériels & engins
Les matériels et matériaux sont globalement bien suivis, des politiques d’achats responsables existent et favorisent les produits respectueux de l’environnement sans les obliger.
Les différents éléments de mobilier sont suivis et entretenus au fil de l’eau (ponçage hiver 2023 par exemple). Une cartographie de leur emplacement est disponible (tables, bancs, poubelles).
L’arboretum est dépourvu d’éclairage extérieur, faisant du site un élément fonctionnel de la trame noire.
Le suivi des carburants et huiles achetées est effectué, mais pas le suivi des consommations (difficile à mettre en œuvre).
Les engins sont réformés quand ils ne sont plus adaptés et remis en vente pour une seconde vie.
Un bilan carbone réglementaire a été fait à l’échelle du muséum.
La limitation des nuisances liées à l’entretien est faite à la source en le limitant au maximum.
Formations
Il existe un nouveau plan de formation à l'échelle du muséum depuis le 4 avril, dans l’objectif de traiter toutes les thématiques du label.
Les salariés peuvent définir leur besoin en formations lors des entretiens professionnels et entretiens spécifiques aux formations.
Des réunions communes avec les acteurs du site ont eu lieu pour prendre en main la démarche de labellisation.
La totalité des thématiques ont été abordées, parmi quelques exemples de formations effectuées par des personnes travaillant sur le site :
- Gestion écologique des sols
- Etude agropédologique et biologique des sols
- Participation à la conception et réalisation d'un système d'arrosage
- Conception d'un fleurissement pour le public et les pollinisateurs
- Protocoles propage et florilège
- Gestion de l'arbre
- Connaissance et utilisation de la tronçonneuse
- Médiation : accompagnement aux démarches participatives, Fete des plantes esprit jardin, fete des plantes de Chantilly, salon destination nature
- PSC1
Public
La qualité de l’accueil du public peut être évaluée via le livre d'or, une enquête est en cours auprès du public pour trouver des axes d'amélioration pour l’arboretum.
Le règlement intérieur est affiché (chiens en laisse, rouler au pas), de manière générale, le site est très axé sur la communication, avec des expositions pédagogiques qui tournent entre les différents jardins botaniques du MNHN.
En cas de chantier, le public est informé sur la nature des travaux et un périmètre de sécurité est instauré.
Des actions de sensibilisation impliquant directement le public ont également lieu, lors de la fête de la nature, ou d’autres évènements. 2 animateurs travaillent sur le site pour ces visites (scolaires, portes ouvertes…). Présence d'une salle pédagogique à l'accueil.
Des poubelles sont en place, mais sont supprimées petit à petit pour que les gens ramènent leurs déchets à l'accueil.
Localisation
30 route de Versailles
78150 Rocquencourt
FranceGalerie photos
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