• Structure du site

    Au-delà des apparences, l’aéroport d’Orly constitue un refuge au sein d'un territoire de la Grande couronne marqué par l'expansion urbaine et l'artificialisation des sols. En effet, la zone "Avion" de l'aéroport concentre les prairies naturelles et les corridors fonctionnels de la trame ouverte et prairiale à l'échelle régionale selon les cartographies de la Direction Régionale et Interdépartementale de l'Environnement, de l'Aménagement et des Transports.

    Le site était autrefois regroupé en un seul. Cependant, l'étendue des zones en renouvellement de labélisation ainsi que les disparités de faciès, de prestataires et de modes de gestion ont justifié la séparation du site d'ORLY en deux sites distincts.

    En effet, l’aéroport de Paris-Orly est le 2ème aéroport français (groupe ADP) et s’étend sur 1.540 hectares recouverts par 55% d’espaces verts (827 ha) et de vastes espaces de prairies (583 ha). Ces espaces verts se divisent entre trois zones : la zone immobilière, la zone publique et la zone de sécurité ou zone avion qui regroupe 67% des surfaces d'espaces verts du site.

    Néanmoins, un seul schéma directeur conduit la politique de gestion des deux zones. En termes de gestion, l'aéroport se découpe donc en deux grandes aires avec : 1. la zone ville et immobilière et 2. la zone réservée de sécurité ou « airside ».

    Du côté de la zone avion, on retrouve une zone écologique préservée avec de grandes prairies et un agenda de gestion tourné vers des pratiques écologiques et une valorisation des habitats pour la faune et la flore locale ainsi qu'une vaste «aérogare» avec des espaces verts de moindre intérêt. Du côté des espaces publics on retrouve une mosaïque d'espaces verts d’intérêt variable et de petits parcs intercalés entre tous les accès piétons, véhicules et grands sites immobiliers s'étalant sur 35 km linéaires.

    Le site d'ORLY aéroport - côté airside est géré par PINSON PAYSAGE de manière différenciée. Cette différenciation est exprimée via un schéma directeur édité par ADP qui possède notamment des cartographies de gestion des fauches par exemple. Ce schéma dicte la gestion à réaliser selon les milieux. On retrouve ainsi différents codes de gestion sur les zones en fauche pour les différents types d'intervention.

    Le plan de fauchage est réalisé par servitude de piste (150m de part et d'autre de la piste) ; déterminantes pour la fréquence et les hauteurs d’intervention. Plusieurs points structurants sont à notifier :

    • Un planning de désherbage est donné dans le schéma directeur Tout est réalisé en Zéro Phyto depuis 2015, dont le désherbage. Le désherbage est réalisé sur les zones minéralisées uniquement et de manière mécanique.
    • Les objectifs paysagers sont connus. L'aéroport est divisé en îlots et possède un schéma directeur qui identifie les zones par îlots à revégétaliser avec des objectifs sectorisés et cartographiés selon les zones concernées (cf. Orientations Paysage et Biodiversité" du Schéma Directeur.
    • De nombreuses mesures conservatoires sont mises en place sur le site. Citons premièrement le SPRA : service de prévention du risque animalier. Il s'agit d'un service interne à ADP dédié à la gestion du risque animalier sur le site (oiseaux principalement). Il s'agit de répondre aux objectifs règlementaires de préservation des espèces protégées concernant la collision et d'intégrer la préservation de la biodiversité sur le site en visant une diminution continue des collisions chaque année, l'objectif fixé étant de 4 collisions pour 10 000 mouvements d'avion. Ensuite, la gestion des prairies aux abords des pistes possède, au-delà des servitudes règlementaires de gestion (enjeu sécuritaire et de visibilité), un objectif écologique. En effet, la gestion s'applique à ne pas créer de zones attractives pour les oiseaux afin d'éviter les conflits d’usage.  Ces zones, bien que gérées en fauche, font l'objet d'une coordination de gestion avec l'espace public d'ORLY pour essayer d'attirer les oiseaux vers les zones publiques et d'éviter les concentrations de population aux abords des pistes. De plus, les interventions de gestion sont réalisées la nuit côté piste, notamment pour éviter de déranger les oiseaux et les tracteurs utilisés dans les prairies possèdent des chaînes d'effarouchement pour alerter et permettre la fuite de la faune.
    • Les trames écologiques sont particulièrement importantes sur cette zone. Des partenariats avec des associations (LPO) et des communes (WISSOUS) ont été instaurés pour mettre à disposition des heures de temps de travail de salariés d'ORLY pour ces sujets et notamment pour former ou sensibiliser le personnel de leur commune. La gestion implémentée permet notamment la conservation de milieux et de corridors fonctionnels de la trame prairiale à l'échelle régionale, identifiés par les cartographies de la DRIEAT comme d'importance régionale.

    Sol

    • Certaines caractéristiques des sols sont connues grâce à des études, notamment une étude zone humide conduite par SCE en entre 2021 et 2023 sur les zones publiques et avion. 18 sondages ont été réalisés en 2021 et 176 sondages ont été réalisés entre avril et mai 2023.
    • Des étude des sols sont en cours par des laboratoires pour cibler les caractéristiques des sols, leur biodiversité ainsi que leur capacité de séquestration du carbone. Ces analyses sont réalisées dans le cadre du Projet d’économie circulaire et de biodynamisation des sols contribuant à la stratégie bas carbone du Groupe ADP à l'horizon 2035. Deux types de test sont menés. Les premiers sur la terre végétale pour l'améliorer et les seconds sur la terre inerte pour essayer d'en faire une terre fertile afin de valoriser le réemploi in situ de ces terres.
    • Aucun sol n’est à nu sur ce secteur
    • Les seuls amendements autorisés sont organiques et issus de la plateforme de compostage située côté piste. La production de compost est suivie chaque année mais fluctue avec par exemple 3000 m cube en 2024. Dès qu'un apport est fait, le cubage est donné pour l'import réalisé. Une labélisation du compost est en cours pour pouvoir à terme en distribuer localement.

    Eau

    • Au niveau de la zone airside, aucun arrosage permanent n’est installé.
    • Un projet de désimperméabilisation a été mené sur environ 50 000 m² de piste afin de renaturer en prairie cette zone. Cette initiative permet de réduire l’empreinte écologique d’ADP sur l’artificialisation des sols et des habitats.

    Faune / Flore

    Le site est très impliqué dans la connaissance et la valorisation de la biodiversité, notamment sur la partie avion et les prairies naturelle :

    • Mise en place d’une brigade d'effarouchement des oiseaux ;
    • Maintien de zones en périphérie attractives pour les oiseaux ;
    • Suivis des espèces patrimoniales. SCE avait fait une étude faune flore et zone humide en 2023 et ADP réalise des suivis réguliers de la faune et de la flore dans le cadre de suivis écologiques. Ces inventaires sont menés avec Aérobiodiversité, acteur local associatif dans le cadre d’un programme de suivis commun. En parallèle, ADP fait des études de suivis écologiques ciblant des espèces à enjeu pour le site. Par exemple, le Faucon crécerelle fait l’objet d’un suivis rapproché pour sa conservation en raison des enjeux d’effarouchement associés à cette espèce sur le site. En effet, cette espèce chasse aux interfaces de fauchage localisées en bord de piste. Les études cherchent à localiser les sites de nidification pour essayer de créer des zones de nourrissage dédiées qui soient éloignées des pistes d'avion.
    • Suivis réguliers par les agents du SPRA, formés à la reconnaissance de la faune et de la flore.
    • Collecte des graines des prairies de fauche avec une butineuse sur le site. Orly a ainsi récolté 700 kg de graines uniquement pour leur usage et le réensemencement des prairies. Les graines font l'objet d'un process d'identification par un naturaliste et écologue, en lien avec le MNHN pour recherche la présence d’espèces protégées ou bien de populations d'invasives.
    • Renaturations et réensemencements des prairies airsides avec les semences récoltées ou bien issues des terrains adjacents.
    • Partenariat avec un agriculteur sur le site pour la prise de foin après fauchage. 104 ha de prairie fauchées sont ainsi valorisés par un agriculteur sur la zone avion.
    • ADP possède des mesures spécifiques pour la gestion de la Renouée du Japon, principal enjeu EEE du côté airside Trois méthodes sont actuellement testées :
      • Mise sous bâche et roulage ;
      • Protocole électrique ;
      • Libre gestion des renouées pour voir l'évolution de ces populations.

    L'utilisation de terres polluées et importées qui propagent la Renouée sur le site constitue la principale source de contamination pour la Renouée. Afin de réduire ce biais de contamination, des fiches réflexes ont été publiées par des écologues d’ADP, notamment pour sensibiliser les entreprises TP. De plus, la valorisation du décompactage et la réutilisation des terres du site sur le site doit permettre de limiter les imports-exports de terre et les risques de contamination.

    • Les végétaux utilisés sont sourcés de pépinières labélisés « plantes bleue » et le recours au label « Végétal local » est en cours de généralisation.
    • Les périodes sensibles d’intervention sont connues pour chaque taxon et une application directe est préconisée pour l’évitement des périodes de nidification de l’avifaune lors des opérations d’entretien et de taille.
    • Les techniques de fauche s’inspirent de méthodes écologiques : fauche centrifuge notamment.

    Matériaux & mobiliers / Matériels & engins

    • Un inventaire du patrimoine mobilier existe et un suivi opportuniste est réalisé par le biais d’une GMAO (gestion de la maintenance assistée par ordinateur).
    • Orly airside possède un éclairage intégralement LED et dimensionné de manière à concilier la préservation de la trame nocturne et ses activités de trafics aérien. Par exemple, les éclairages de piste sont en Led et positionnés au ras du sol.
    • Une charte RSE signée par les services internes et les prestataires permet de cadrer la politique d’achat responsable et écologique.
    • La consommation des véhicules et des engins est connue et suivie dans le cadre de la réalisation d’un bilan carbone global.
    • Des efforts sont menés pour électriser la flotte de véhicule, notamment pour les utilitaires de déplacement de la zone airside ou encore les véhicules pompiers.
    • Le recyclage et la réutilisation des engins et machines est une variable connue. Le matériel est revendu sur Market place pour être revalorisé en seconde main pour tout type d'usage. L’ECP (direction de l'ingénierie) recycle aussi le matériel sur le site et les place dans une banque de réemploi pour réutiliser dans d'autres projet. L'outil de gestion interne d’ADP pour cela s'appelle le SKOP.
    • Les nuisances sonores induites par l’activité d’ADP sont gérées via un Plan de Gêne Sonore (PGS) qui a été approuvé par arrêté inter-préfectoral n°2013-3820 à la date du 30 décembre 2013 Ce plan ouvre le droit à l’attribution d’aides financières à l’insonorisation de logements individuels ou collectifs, d’établissements d’enseignement et de locaux à caractère sanitaire ou social. Un portail MIRAIL est disponible pour le public et les mesures sont accessibles avec un historique de volume sonore par avion. Ensuite, la maison de l'environnement accompagne les riverains pour verser des subventions pour l'isolation phonique des maisons de riverains, en lien avec ce plan de gêne sonore.

    Formations

    Le Label Ecojardin et plus généralement la gestion écologique est un sujet qui a permis la rencontre des différents acteurs de la gestion des espaces verts de l’aéroport autour de ces sujets. Cela a permis la création d’une dynamique de travail vertueuse basée sur l’amélioration continue des pratiques de gestion.

    ID Verde et Pinson Paysage, les deux gestionnaires du site ont un plan de formation annuel de leurs équipes sur les sujets liés à la gestion écologique.

    Public

    La sensibilisation et l’accompagnement des équipes internes sur la montée en compétences sur les sujets biodiversité est une politique ancrée chez ADP. Tous les salariés d’ADP profitent de nombreuse sensibilisations, parfois élargies à leurs familles avec les Family days en octobre, organisées afin de sensibiliser sur les sujets de biodiversité.

    Au total, 564 sensibilisations ont été réalisées en 2023 sur les enjeux de biodiversité. Pour chaque arrivant d’ADP existe une formation sur le risque collision animal par exemple et les salariés d’ADP sont conviés à prendre part à certains inventaires naturalistes.

    De plus, la sensibilisation et la communication externe avec les résidents constitue un enjeu quotidien chez ADP. Ces enjeux s’incarnent notamment au travers de la Maison de l'environnement qui reçoit les écoles et les riverains.

    • Des réunions publiques de communication sont réalisées à la maison de l'environnement qui réalise aussi des fresques (climat/biodiversité). Une concertation publique avec les communes voisines pour prendre en compte les souhaits des riverains sur le site de l'aéroport :  Consultation "Orly 2035" fait l’objet de rencontres fréquentes.
    • Cette maison assure l'accueil des riverains et fait remonter les messages.

    Localisation

    France

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