• L’harmas Fabre, situé à Sérignan-du-Comtat, dans le département du Vaucluse, autrefois propriété du célèbre entomologiste et écrivain Jean-Henri Fabre, est un véritable « laboratoire à ciel ouvert ».

    Informations générales

    • Protections : MH classé, Site classé
    • Surface globale : 9500 m2
    • Particularité : Jardin façonné par un naturaliste. Jardin paysager, jardin potager
    • Eléments remarquables : Espèces rares et végétaux de collection ( Cèdre de Tassili, Chêne du Liban, Pin d'Alep, Allée des Lilas, Cèdre blanc de Californie..)
    • Eléments architecturaux : Bassin, fontaines, puits, serre
    • Visiteurs : Environ 6000/ an
    • Visites guidées possibles
    • Site internet : https://www.harmasjeanhenrifabre.fr/fr
    • Lauréat du programme « Patrimoine naturel et biodiversité » 2022

     

    Jean-Henri Fabre, grand savant né en 1823, naturaliste passionné, célèbre notamment pour ses observations sur les insectes et les plantes, vécut dans cette maison durant 36 ans. La propriété, un mas au milieu d’un jardin d’un hectare, fut véritablement son "laboratoire à ciel ouvert". On y admire ses précieuses collections – coquillages, fossiles, minéraux, herbiers, aquarelles, ouvrages, imprimés et manuscrits – et une partie de son patrimoine mobilier. Une immersion dans les sciences naturelles du XIXe siècle.

    Terrain d’observation

    Ce domaine d’un hectare est situé dans le village de Sérignan du Comtat, à 30 km d’Avignon. Il comprend toujours un mas et une terre en friche : "l’harmas", en provençal. Au milieu des aubépines, groseilliers sauvages, romarins et lavandes, adonnez-vous sans compter à ce qui fut l’activité préférée du célèbre entomologiste : l’observation. Retrouvez cette parcelle aux herbes folles où il déposait des dispositifs nés de son imagination pour étudier ou capturer la petite faune…

    Au bout de l’allée

    Ceinturée par un mur de plus de 2 m de haut, la propriété est organisée comme au XIXe siècle. Vous entrerez par le portail dit "du facteur" utilisé quotidiennement par Jean-Henri Fabre pour aller herboriser dans la campagne environnante. Après la visite de la maison, poursuivez votre chemin jusqu’au jardin. Là fleurissent quelque 500 espèces, variétés d’arbustes et plantes méditerranéennes choisies par Fabre et ses successeurs. Y trône également un bassin, agrémenté de deux fontaines, remis en état par le naturaliste pour attirer la faune aquatique, libellules et crapauds accoucheurs ! Tout autour, admirez le grand rosier de Banks, les forsythias et photinias, les œillets d’Inde et les lis, ainsi qu’une collection de végétaux typiquement méditerranéens comme les asphodèles et les santolines. Plus loin, l’ambiance devient exotique devant un massif de bambous.

    Petits carrés et grands troncs

    Le verger-potager, fidèle reconstitution d’un jardin vivrier provençal d’autrefois, mérite également votre visite. Y sont conservés des carrés de plantes aromatiques et médicinales, ainsi que des légumes anciens. Faites aussi le détour par l’arboretum, ses chênes verts et kermès, ses pins d’Alep, pistachiers, figuiers, arbres à perruque et lauriers sauce. Des arbres venus de loin s’invitent aussi, dont le cèdre de l’Atlas et l’arbre à crayon, connu pour son bois dense et à l’odeur caractéristique.

    Fabre chez lui

    Dans la demeure du naturaliste, simple et de belle facture, toute la vie du savant est évoquée. Voyez la salle-à-manger, où chaque objet est encore là : table des repas partagés avec femme et enfants, bibliothèque vitrée, piano et harmonium sur lequel Fabre composait la musique de ses poésies provençales, photos et bibelots de famille. Isolé des pièces à vivre, le cabinet de travail est tout aussi émouvant. Le scientifique s’y livrait à ses travaux de recherche et d’écriture. Comment ne pas l’imaginer assis à ce bureau, rédigeant les milliers de pages de son œuvre, dont les Souvenirs entomologiques publiés dans le monde entier ?

    Les spécimens en héritage

    1 300 pièces de collections sont rassemblées à l’Harmas. Ne manquez pas deux lettres de Darwin à Fabre, ni l’herbier que l’entomologiste commença à constituer dès 18 ans ! L’inventaire et la saisie informatique de ses 82 liasses, regroupant 14 000 spécimens, ont été réalisés par le Muséum. L’établissement, qui assure la rénovation de l’Harmas de Fabre depuis 2000, a aussi restauré les 600 aquarelles de champignons peintes par l’ancien propriétaire des lieux. Naturaliste en herbe, venez partagez la passion d’un maître !

     

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    1. Historique

    En 1879, Jean-Henri Fabre acquiert, dans le petit village de Sérignandu-Comtat, un domaine d’environ un hectare constitué d’un mas et d’une terre en friche (harmas, en provençal). Sur cette terre abandonnée à la végétation spontanée, formidable laboratoire à ciel ouvert, Jean-Henri Fabre observe sans répit la vie et les mœurs d’innombrables insectes. Il y demeure jusqu’à son décès en 1915. Le MNHN acquiert l’harmas de Fabre en 1922. Il est partiellement ouvert au public en 1978. Ce laboratoire et conservatoire de l’œuvre du grand naturaliste fait l’objet d’une rénovation partielle du jardin et de la maison en 2006 et est alors complètement ouvert au public. Rénové dans le souci constant de redonner au site son aspect d’origine, le jardin retrouve son plan architectural d’antan : une partie fleurie, une autre plantée de grands arbres, un potager, un bassin, une fontaine et un lavoir. Une nouvelle phase de travaux s’achève en 2015 avec la création d’une salle destinée à accueillir les collections d’aquarelles, la rénovation de l’escalier central de la maison et la remise en état des peintures dites « en pointe de diamant ».

    2. Le Territoire de l’Harmas

    Jardin du Vaucluse, Provence-Alpes-Côte d’Azur. L'Harmas est situé géographiquement dans le « Plan de Dieu » au pied du « Massif d’Uchaux » à la limite des deux flores et des deux faunes, celle du Nord et celle du Midi.

    2. Les unités paysagères du jardin

    La terrasse sud

    Le jardin d’agrément

    Le jardin ornemental voit aujourd’hui refleurir les quelques 500 espèces végétales et variétés d’arbustes et de plantes méditerranéennes plantées jadis par Fabre et ses successeurs. Dans le dédale des allées, un tour du monde en abrégé : lin de Narbonne, chèvrefeuille de Russie, spirées du Japon, genêts d’Espagne… mais aussi une ancienne variété de tulipes que l’on croyait disparue. Figurant dans l’herbier de Fabre, son bulbe fut retrouvé dans les profondeurs du jardin.

    Au centre, un bassin agrémenté de deux fontaines et remis en état par Fabre attire la faune aquatique, les libellules et les crapauds accoucheurs. Bassin, fontaines et lavoirs restaurés en 2006 sont alimentés, en circuit fermé, par un forage. Un système de recyclage permet d’utiliser l’eau pour l’arrosage du jardin.

    Tout autour, admirez le grand rosier de Banks, les forsythias ou les photinias plantés par Fabre, les œillets d’Inde et les lis, ainsi qu’une collection de végétaux typiquement méditerranéens comme les asphodèles et les santolines. Un refuge que seul le chant des cigales vient troubler.

    Plus loin, l’ambiance devient exotique devant un massif de bambous.

    L'Harmas arbustif ou la friche savante

    L’harmas - qui en provençal désigne une terre en friche - occupe aujourd’hui sa place originelle. Entre les herbes folles, le ciste, la lavande, les chardons et les centaurées, on imagine le naturaliste y poser ses pièges et s’adonner, l’œil à la loupe, à son occupation préférée : le tête-à-tête avec l’insecte.

    L'Harmas arboré

    Ses chênes verts et kermès, ses pins d’Alep, pistachiers, figuiers, arbres à perruque et lauriers sauce. Des arbres venus de loin s’invitent aussi, dont le cèdre de l’Atlas et l’arbre à crayon, connu pour son bois dense et à l’odeur caractéristique.

    Le Verger-potager

     

    4. Collections

    Jean-Henri Fabre constitua au cours de sa vie un gigantesque herbier de plus de 13 000 planches. Il peignit également plus de 600 aquarelles naturalistes. L’herbier comme ces aquarelles ont été restaurés et font désormais partie des collections du MNHN. Le jardin se compose de plusieurs ensembles végétaux : un jardin ornemental, un potager verger, une friche et un arboretum. Ils comptent en tout près de 500 espèces végétales. Dans le mas se trouvent également plus de 1 300 objets et spécimens : de nombreux insectes, ainsi que des publications, ouvrages, fossiles, coquillages, nids d’oiseaux, ossements humains et autres objets exhumés de fouilles archéologiques.

    5. Classement au titre du Code du patrimoine et labellisations

    L’harmas Fabre est classé monument historique, au titre du Code du patrimoine depuis 1998. Cette protection vise « l’harmas ainsi que le jardin, le portail d’entrée et les murs de clôture». L’article L621-9 du Code du patrimoine signale que « l’immeuble classé au titre des monuments historiques ne peut être détruit ou déplacé, même en partie, ni être l’objet d’un travail de restauration, de réparation ou de modification quelconque, sans autorisation de l’autorité administrative». Il est aussi labellisé maison des Illustres par le ministère de la Culture depuis 2011. Le label maison des Illustres a été créé en 2011 pour signaler au public les lieux dont la vocation est de conserver la mémoire des femmes et des hommes qui les ont habités et se sont illustrés dans l’histoire politique, sociale et culturelle de la France. Enfin, il est labellisé Jardin remarquable par le ministère de la Culture depuis 2018. Mis en place en 2004, le label «Jardin remarquable» distingue des jardins et des parcs présentant un intérêt culturel, esthétique, historique ou botanique, qu’ils soient publics ou privés. Ce label de qualité est attribué par le ministère de la Culture pour une durée de cinq ans renouvelable.

    Structure du site

    Les objectifs du site sont définis dans l'esprit de J.-H. Fabre qui conjugue jardin d’agrément et biodiversité. Des milliers de plantes, sélectionnées d’après ses propres écrits, sont venues enrichir les parterres. La fontaine et le bassin, tout comme la terrasse, invitent à s’attarder dans un jardin au charme inédit, dont le Muséum conserve le caractère domestique. Dans « l’harmas » proprement dit, une partie du terrain qui s’apparenta it autrefois à de la garrigue, les espèces appréciées des insectes, ô combien chers à l’entomologiste, sont toujours privilégiées.

    Le Museum national d'Histoire naturelle s'est engagé sur une charte de développement durable et une politique environnementale qui s'appuie sur les missions du MNHN. Les quatre jardins botaniques du Museum, également paysagers et récréatifs, répondent ainsi aux règles communes du réseau mondial des jardins botaniques (Botanic Gardens Conservation International, BGCI), du consortium des jardins botaniques européens (European Botanic Gardens Consortium) et du réseau des jardins botaniques de France et des pays francophones (JBF). Ces missions se résument en quatre points :

    • La conservation des espèces végétales et de la biodiversité, dans les jardins et dans la nature, en liaison avec d'autres partenaires,

    •  L’éducation visant à  permettre la découverte du monde végétal par l'accueil de nombreux publics, et la sensibilisation aux différents aspects de la biodiversité par des expositions, l’édition de brochures et d’ouvrages.

    • La recherche avec la présence dans les jardins botaniques d’une documentation, d’une bibliothèque, d’un herbier et d’une base de données pour assurer la gestion des collections, et des programmes de recherche sur le matériel végétal ou sur les thématiques portées par les jardins.

    • La diffusion des ressources génétiques par la Graineterie du Jardin des Plantes qui visent notamment l’enrichissement de collections végétales.

    Outre ces dernières le site abrite également d’autres collections (non vivantes) : coquillages, fossiles, minéraux, herbiers, aquarelles, ouvrages, imprimés et manuscrits.

    Le jardin s'accompagne de plusieurs éléments architecturaux et paysagers remarquables - restaurés en partie en 2006 - que sont : la maison d’habitation, la serre, le bassin et les fontaines, le puit.

    Sol

    Des analyses de sol ont été réalisées à plusieurs endroits du site et intègrent des relevés microbiologiques..

    La couverture du sol est généralisée sur tous les espaces et la végétation foisonnante.

     

    Eau

    Une étude complète sur le dispositif d'arrosage existant a été engagée. Des compteurs ont été installés récemment. L'appoint du bassin est effectué par eau de forage.

    Les massifs sont largement plantés de végétaux résistant à la sécheresse.

    Faune / Flore

    Il y a peu d'espaces enherbés et la végétation est foisonnante, entre un sous-bois densément peuplé et les massifs d'ornement. Les micro-habitats sont nombreux. Les semis spontanés sont largement acceptés en bordure du potager, et la compétence des jardiniers leur permet de pratiquer un désherbage sélectif pertinent.

    Des inventaires sont menés ponctuellement mais régulièrement à travers le suivi des collections botaniques et le suivi entomologique du site. Le jardin constitue une réserve pour plus de 500 espèces de plantes et d’arbustes issus du monde entier et notamment du pourtour méditerranéen, tels que le genêt d’Espagne ou le chèvrefeuille de Russie. L’harmas accueille les herbes folles, les lavandes, les chardons et s'accompagne d'un arboretum de grands chênes, de pins d’Alep ou encore d'un cèdre de l’Atlas. Quelques 135 arbres sont suivis par l'ONF. C'est un espace propice à la conservation de nombreuses espèces animales, terrestres et aquatiques, notamment une grande variété d’insectes qui se plaît dans les différents espaces du jardin.

    Le jardin articule des collections Taxonomiques (Harmas arboré), écologiques (Plantes de régions méditerranéennes) et ethnobotaniques (Verger-potager) et notamment :

    • une collection de plantes évoquant Fabre (ornement et verger-potager)

    • une collection d’asphodèles (asphodelus - asphodeline)

    • une collection de santolines (santolina) résistantes à la sécheresse (projet de labellisation CCVS).

    Une nouvelle zone de plantation d'essences locales a été ouverte à proximité du point d'observation enthomologique. Les plants achetés proviennent de pépinières proposant des plants labellisés Végétal local ou d'un pépiniériste collectionneur reconnu (Senteurs du Quercy).

    Les espèces exotiques envahissantes sont identifiées et suivies.

    Outre le suivi entomologique (protocole de la tente Malaise), complété par des observations participatives issues de la base de données Silène (oiseaux, orthoptères, odonates et écureuil roux), des observations sont menées par les jardiniers qui ont identifié divers insectes et papillons, une chouette hulotte et la tortue d'hermann.

    Matériaux & mobiliers / Matériels & engins

    Le MNHN a établi un bilan carbone simplifié, les consommations sont suivies. Un passage progressif à du matériel électrique a été effectué.

    Le mobilier fait appel aux matériaux et savoir-faire locaux. Les observatoires en bois ont été réalisés sur-mesure. Les poteries de la terrasse proviennent des poteries RAVEL ou d'un potier de Carpentras. Les nichoirs pour mésange sont en Liège du Var.  

    Présence d'une haie plessée. Les coupes de taille sont également utilisées en plessis pour délimiter le potager.

    Formations

    Les jardiniers et responsable du site ont suivi de nombreuses formations autour de la faune, la flore et la gestion écologique, ainsi que des points parole flash pour la communication avec le public.

    La démarche est portée au niveau central par le MNHN.

    Public

    Le domaine, labellisé maison des illustres depuis 2011, a obtenu le Label jardin remarquable en 2018.

    Un livre d’or du musée est disponible pour le public depuis 2006.

    Le règlement du site a été réactualisé en 2023, avec un parcours en 2 langues (anglais / français) grâce à des panneaux et des drops, également renouvelé.

    Des observatoires et hôtels à insecte ont été mis en place.

    Plusieurs conférences, points paroles et animations flash sont proposées au public. Des visites réalisées par les jardiniers abordent la sécheresse, et la gestion des sols depuis 2015. Différentes manifestations sont organisées : « Rendez-vous aux jardins », journées du patrimoine, journées de la biodiversité, de même que la diffusion d’informations sur les réseaux sociaux et le site internet.

    Le jardin contribue à la sensibilisation aux sciences participatives annuelles (MNHN - vigie-nature), et au podcast Curieuses histoires du Muséum (Cyprès de Tassili). Un guide de l’Harmas a été publié en 2024 ainsi qu'un livre sur les pratiques de jardinage en 2023, en complément d'une offre abondante en ouvrages dédiés à la nature et au jardin dans la boutique de l’Harmas.. 

    Localisation

    Harmas Jean-Henri Fabre
    445 Route d’Orange
    84830 Sérignan du Comtat
    France

    Galerie photos

    photos

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