• Les terrasses

    Le château Beychevelle et son parc sont surnommés le "Petit Versailles du Médoc". Ses jardins à la française, ses vieux arbres, ses statues et sa vue imprenable sur l'estuaire de la gironde, en font un site remarquable.

    Un travail artistique important est réalisé dans le parc depuis quelques années (sculptures, Landart, expositions ...). Une dynamique écologique dans son entretien et une éthique environnementale sont au coeur de l'entretien depuis 2017 (abandon des produits phytosanitaires, choix de plantes résilientes, maitrise des consommations d'eau ...).

     

    Structure du site

    Le site présente 3 zones bien définies, ce qui correspond à 3 niveaux d’usages et de gestion distincts :

    • Les abords du château avec sa cour d’honneur et ses massifs ornementaux, sa terrasse et ses parterres en broderie, avec un entretien intensif ;
    • le parc central avec sa pièce d’eau, son vivier, sa serre et son jardin potager, avec un entretien semi-extensif;
    • une vaste zone prairiale et arborée nommée “La Garenne”, avec un entretien extensif. Elle est bordée par un chenal et un boisement, par la Gironde et par les vignes.

    L’équipe de gestion des espaces verts compte un responsable et un jardinier qui interviennent  tous deux sur les zones du parc central et Garenne. Le responsable encadre également le prestataire paysagiste qui entretient les végétaux des terrasses (broderies et massifs ornementaux).

     

    Sol

    La nature des sols est connue : les abords du château sont très drainants, avec la présence de graves et de sables noirs. Le parc est un mélange de terres drainantes et argileuses. La garenne est très argileuse : c’est une terre lourde, asphyxiée en hiver et craquelée l’été, mais aussi iodée puisqu’elle peut être inondée par la Gironde.

    Cette dernière partie nécessite un amendement en compost végétal lors des plantations ou de créations.
    Les massifs sont également amendés chaque année grâce à un compost végétal et/ou en fumier. Le fumier provient d’agriculteurs locaux.

    Tous les massifs sont paillés 1 fois/an avec du broyat issu des sarments de vigne ou des branches élaguées sur le domaine. Un apport en azote est nécessaire pour équilibrer l’amendement. Massifs et pelouses des terrasses reçoivent un engrais organique biologique.

    L’antifongique sur les pelouses des terrasses a été arrêté en 2023. L’entretien des cheminements en graviers, sur les terrasses notamment, connaît une prolifération d’algues difficile à endiguer. Une herse tractée deux à trois fois par an permet un arrachage mécanique, ajouté à un désherbage manuel à la binette. Le désherbage au gaz ou à l’acide pélargonique peut compléter  l’action si cela n’est pas suffisant.

    En 2025, un nouveau système de désherbage par air pulsé (80%) sera testé pour limiter l’emploi du gaz.
    On note par ailleurs l’emploi d’un dessiccateur chlorophyllien issu de la macération de plantes, à l’essai depuis 2022.
    Les autres allées du parc en terre et gros graviers connaissent un entretien moins drastique.

    Eau

    La gestion de l’arrosage est maîtrisée : l’eau est issue d’un forage dont les volumes sont connus depuis 2013.

    L’arrosage automatique (en goutte à goutte dans les massifs et asperseurs sur les pelouses : réseaux séparatifs) intervient de nuit sur programmateur (électrovannes), et uniquement sur les espaces ornementaux, ce qui ne représente que 5% de la surface du parc.

    En 2025, des relevés pluviométriques via une application smartphone permettront d’adapter l’arrosage selon les conditions en temps réel.

    Une amélioration du système d’arrosage est à l’étude pour 2025, avec gestion à distance et couplage avec une station météo.

    En outre, de grandes ollas sont utilisées avec succès pour les arbres en bacs et certains massifs.

    Enfin, le paillage généralisé et les couvre-sols permettent de limiter les apports en eau dans les massifs.

    Tous les autres espaces ne sont pas arrosés, et le jaunissement des pelouses non ornementales et des prairies est toléré.

    Le bassin et le vivier communiquent, et sont alimentés par une source. En outre, des noues ont été créées au niveau de la Garenne pour drainer les eaux de pluie et les rediriger vers le vivier. Le trop plein lors des pluies d’orage se vidange en ouvrant manuellement une trappe qui donne sur le chenal attenant.

    Les berges du vivier s’étant effondrées (présence de ragondins), elles ont été reprises par un système de pieux, de toile en fibre de coco et de plantations, ce qui s’est avéré efficace.

    Le bassin est orné de jets d’eau en circuit fermé, qui fonctionne sur les horaires d’ouverture, en dehors des canicules, sécheresse et vents importants. Une télécommande permet l’arrêt et la mise en route.

    En cas d’arrêté préfectoral sur la limitation de l’usage de l’eau, les arrosages et jets d’eau sont suspendus.

     

    Faune / Flore

    Le Fleurissement : Les massifs de bégonias sont remplacés depuis 2023 par des tapis de fleurs annuelles variées et des vivaces (érigéron, gaura, peroxia, sauge, acanthe, miscanthus…).
    Les vivaces sont produites en majorité par un pépiniériste local aux normes HVE niveau 3. Les jardiniers sélectionnent de leur côté les graines/repousses afin de les repiquer le plus possible.

    La strate herbacée :
    Sur les pelouses, les hauteurs de tonte varient selon les périodes de l’année pour s’adapter aux chaleurs.
    Les arbres remarquables font l’objet d’une attention particulière : hauban et béquilles sur le grand cèdre de la cour d’honneur, par ex. Les graminées des massifs sont rabattues une fois/an en hiver.
    Deux sortes d’orchidées ont été observées sur une zone qui donne lieu à une fauche tardive, afin de les préserver.
    Une fauche est réalisée 2 fois par an sur les zones prairiales par un agriculteur, lequel récupère les foins pour son élevage en échange de son fumier.
    On note une toiture végétalisée (sedums, oenothère et érigéron) sur le bâtiment nommé “cuvier”, datant de 2017.
    Les arbres et arbustes : Les arbustes sont taillés selon la zone soit de manière architecturée, soit épointés en forme floue, après la floraison.
    Les arbres et arbustes qui poussent naturellement dans la Garenne sont conservés : saule blanc, cornouiller…
    Les arbres sénescents ou secs sont soit conservés sur pied comme arbre bio, soit récupérés pour le broyat ou pour la fabrication de mobilier de jardin. Ainsi, le séquoia géant touché par la foudre a été transformé en 3 “trônes” et en une table de 10m de long.
    Un diagnostic du patrimoine arboré a été effectué, et les arbres sont identifiés au moyen d’une médaille. Un prestataire pratique des élagages de mise en sécurité (uniquement lorsque cela est nécessaire) lors d’un passage une fois par an.
    Les différentes parties du site font par ailleurs l’objet de plantations pour régénérer le patrimoine existant et l’augmenter progressivement. 300 arbres ont été plantés sur la Garenne (2021 et 2023) et 150 sont prévus pour 2026. Les essences sélectionnées sont indigènes, résistantes à l’argile, au sel, aux inondations et aux sécheresses.Petite erreur dans le nombre d'arbres/arbustes plantés à la garenne.

    Le biocontrôle et la prophylaxie:
    Les jardiniers collectent eux-mêmes les coccinelles pour lutter contre les pucerons. La diversité des milieux et leur interactions participent de la régulation des attaques. Ainsi, le buis est très peu impacté par la pyrale.
    Les sites de nourrissage et de nichage sont privilégiés (plantes nectarifères, arbustes à baies, arbre bio…), ce qui permet le contrôle des insectes ravageurs.
    On note la présence de 3 ruches, gérées par un apiculteur. Le miel est expertisé pour rechercher des résidus de pesticides. Leur présence n’a pas été constatée, ce qui est un bon indicateur des mesures environnementales du domaine.

    La serre, le potager et le verger :
    Les plants du potager sont issus du Conservatoire du goût, et ceux du verger du Conservatoire du Littoral. Tous sont cultivés biologiquement. Les récoltes sont utilisées par le chef cuisinier pour agrémenter la table d’hôte du château. Idem pour les œufs du poulailler. A noter la présence d’une cabane à hérisson pour lutter contre les gastéropodes du potager.
    La faune connue:
    Le site est riche en oiseaux du littoral (aigrettes…) et de quelques oiseaux d’eau douce (canards, cygnes), du fait de la proximité de la Gironde.
    Le vivier est une ancienne réserve à poissons, mais la population actuelle n’est pas connue. Il pourrait en revanche abriter des salamandres jaune et noire.
    Les jardiniers rapportent la présence de sangliers, chevreuils, lièvres, hérissons, couleuvres à tête jaune ou encore chauves-souris. En revanche, les écureuils semblent avoir déserté le site.

    Les EEE:
    La jussie a fait l’objet d’un arrachage dans le vivier en 2022 et n’est pas réapparue.
    Le chenal attenant draine des EEE comme l’écrevisse de Louisiane et le ragondin. Un piégeage sert à limiter la prolifération de ce dernier, dans le but de préserver les berges.

    Les déchets verts:
    Ils sont valorisés sur une zone de compostage distinguant :
    Les tontes et fauches sont régulièrement brassés
    Les branches à broyer en fin d’année
    Les différents broyats réalisés:
    - issus des élagages ;
    - les sarments de l’année précédente ;
    Les sarments de l’année en cours, qui ne sont pas utilisés de suite pour éviter le marcottage.

    Matériaux & mobiliers / Matériels & engins

    La politique d'achat de matériel et engins tendant vers moins d'énergies fossiles est inscrite dans le Cahier des charges entretien Jardin.

    Les procédures de recyclage des outils et engins est prévue : dépôt en décharge spécialisée avec démantèlement et recyclage des matériaux par un éco-organisme agréé.

    Il y a très peu d'éclairage (à leds et à faible intensité), et uniquement en horaire de public sur la façade. Un éclairage événementiel de la fontaine est activé uniquement lors de rares réceptions au château (mariages, etc…).

    Présence d’une seule poubelle avec bacs de tri, située à l’entrée pour responsabiliser le public : bon retour d’expérience.

    Le mobilier extérieur est réalisé autant que possible en bois de récupération issu du parc: séquoia pour le mobilier extérieur et pacanier pour le mobilier intérieur. Les meubles ont été réalisés par des entreprises locales.

    Les lasures sont remplacées par des mélange huile de lin/essence de térébenthine.

    Le petit matériel (souffleur, débroussailleuse et taille haie) est essentiellement électrique afin de limiter la nuisance sonore (diminution de 20db par rapport au thermique) et l’usage d’énergies fossiles.

    En outre, des bouchons à oreille thermo-moulés ont été réalisés pour les jardiniers.

    Le matériel est nettoyé au moyen d’air comprimé + eau pour limiter le gaspillage et l’usure du matériel.

    La consommation de gazole pour les engins de tonte est suivie depuis 2021. Elle est stable.

     

    Formations

    Les stratégies et objectifs environnementaux se basent sur les préconisations annuelles de la Revue de Direction environnementale du SME (Normes 14 001 et HVE).

    En 2025, il est prévu de dissocier les objectifs environnementaux des jardins de ceux du vignoble pour une meilleure visibilité et un suivi spécifique au secteur.

    Depuis 2022, de nombreuses formations ont été effectuées par les deux jardiniers. Elles portent sur:

    • la sécurité : SST (sauveteur - secouriste du travail) ; maniement de matériel dangereux et d’engins, habilitation électrique
    • Le management
    • La conduite d’un atelier de maraîchage
    • la valorisation des déchets verts
    • La taille et l’entretien des fruitiers
    • La PBI et gestion des ravageurs (à venir)

    De plus, le personnel participe à des conférences, visites, salons, journées dédiées aux professionnels.

     

    Public

    En 2022,  les jardiniers et gestionnaires ont organisé un « Rendez-vous aux jardin » avec des animations centrées sur la gestion d’un potager bio, sur les thématiques des association de plantes et PBI (Protection biologique intégrée), ou encore les conséquences du changements climatique
    La signalétique a fait l’objet d’un travail très soigné et diversifié : présentation des œuvres, du verger, du vivier, du poulailler, des ruches, mais aussi sur des singularités végétales comme une anastomose sur un platane.
    Le domaine propose des œuvres d’art engagées sur le thème de l’écologie, réalisées en matériaux recyclés naturels et locaux, et évocatrices de la faune et de la flore.

    En 2024, l’argile et des saules vanniers prélevés dans la Garenne ont servi à la création de sculptures en terre crue représentant une grappe de raisin géante et des pingouins.

    Des œuvres d’art pérennes en bois et en métal ponctuent également le parcours du public et l’invite à parcourir tout le site pour y découvrir successivement un nid géant, un ensemble de 3 trônes, une balancelle en forme de fût, des animaux en bois flottés…
    Le miel fait par ailleurs l’objet de dégustation et de vente au public.

    Le public peut laisser des commentaires en ligne sur sa visite.

    Localisation

    Château Beychevelle
    33250 ST JULIEN BEYCHEVELLE
    France

    Galerie photos